IDOL en ascension sur la scène rap
Dans les artistes les plus renommés du catalogue, IDOL compte Jazzy Bazz, qui vient de défrayer la chronique avec son album Memoria. Mais aussi le regretté Népal, qui avec Adios Bahamas s’est retrouvé au Panthéon du rap français. Sans oublier qu’IDOL accompagne Lomepal depuis la sortie de Flip, album devenu un classique, suivi de Jeannine/Amina, déjà disque de diamant. De plus, IDOL accompagne le magazine Booska-P sur sa chaîne YouTube.
Fort de ces réussites, IDOL s’est senti à même d’accentuer son engagement auprès des rappeurs. Rencontre avec JB, Label Manager et ancien chef de projet pour le label Wati-B, qui nous parle de quelques artistes de son roster.
Primero
Primero a déjà une carrière remarquable avec son groupe L’or du Commun. Le jeune rappeur fait partie du microcosme composé de Isha, Blu Samu, Le 77, ou Roméo Elvis, dont chaque album a contribué à mettre en lumière la scène belge.
« C’est un artiste introspectif, qui va réussir à toucher beaucoup de gens parce qu’ il a une belle écriture qui dégage beaucoup d’émotions. Comme Lomepal, il a cette faculté à proposer des sons raps comme des sons plus proches de la variété. Je crois beaucoup en lui et la structure qui l’accompagne, LaBrique. Ils sont toujours en train de réfléchir à des stratégies, à des clips, ils ont une imagerie hyper léchée et c’est ça aussi qui donne un univers complet. »
Spider ZED
Ancien membre du High Five Crew, Spider ZED a sorti son premier album Jeune intermittent en novembre 2020. Il a gagné l’attention du public au fil des EPs grâce à son style particulier : des sons et des mélodies faussement enfantines mêlés à de l’humour noir, de l’amertume et de l’autodérision.
« Spider ZED a une proposition totalement unique, dans le son comme dans l’écriture. Il me fait penser à JUL, parce qu’il est tout seul dans son univers, dans sa musique, et il assume totalement ce qu’il est. Il ne cache pas qu’il vient d’une famille aisée, et n’hésite pas à parler de difficultés très profondes dans ses textes. Il y aborde des thèmes comme la dépression, mais avec humour. En plus, il est passionné de rap, il a des références pointues, il respecte cette musique. J’espère qu’il va aller loin. »
Eesah Yasuke
Depuis son dernier EP Cadavre Exquis publié en juin 2021 chez Banzaï Lab, Eesah Yasuke rafle toutes les récompenses : en 2021 Rappeuses en liberté, puis Buzz Booster, et plus récemment le Prix du Printemps de Bourges – Inouïs.
« Même si cela tend à évoluer, c’est encore malheureusement difficile pour une femme de se faire une place dans le Rap. Il faut produire plus d’efforts pour être mise en avant sans être assimilée à de grands noms comme Keny Arkana ou Diam’s. Eesah semble survoler toutes ces problématiques. Elle défend son vécu avec beaucoup de justesse et de poésie. Elle a tout d’une future étoile de ce jeu. »
Aujourd’hui accompagnée par le FAIR, elle revient avec un nouveau projet. L’artiste prépare un triptyque, dont le premier titre ‘Mythologie’, symbole d’une longue épopée, introduit avec harmonie et douceur la quête d’un lendemain plus paisible. En parallèle, Eesah Yasuke a sorti un single hors projet, ‘X-Trem’, en réaction à la situation politique française.
Livaï
Originaire de la région parisienne, Livaï a participé à des freestyles pour Le règlement, 1 minute 2 rap et sur Planète rap de Black M. Après un premier essai remarqué, Livaï sort son deuxième album, Une Belle Mort, en septembre 2021.
« Livaï a sa propre vision, totalement dans l’air du temps. Il a une plume puissante, teintée de mélancolie. Il est encore en train de construire son univers, d’affûter son style, mais c’est vraiment un bon rappeur donc j’ai hâte de voir ce qu’il va proposer. Ça se voit qu’il aime le rap et qu’il va essayer de toujours se surpasser pour proposer quelque chose de différent. »
Sasso & L'Allemand
Suite à de nombreuses collaborations, les deux rappeurs emblématiques de la scène lyonnaise ont décidé de s’associer pour un album, 2 Lions.
« Sasso est très impressionnant en studio, avec une facilité déconcertante à trouver des mélodies efficaces. L’Allemand c’est un artiste que j’aime beaucoup aussi, il a toutes les influences des rappeurs à texte des années 2000 (Salif, Nessbeal par exemple), avec cette maîtrise de la mélodie du rap actuel. C’est sûrement pour ça qu’il est déjà bien ancré dans le rap français et a été très demandé en featurings. Ensemble, ils forment un duo terrible, très complice et toute leur équipe est hyper pro !
Ce qui est fou, c’est que Sasso était quasiment anonyme il y a deux ans, il a connu un succès fulgurant, avec deux singles d’or en deux ans. Et chacune de leurs collaborations cartonne : il y a une réelle alchimie entre eux. »
L’ambition de cet album commun est de placer définitivement Lyon comme l’une des villes majeures du rap game francophone.
Sirap
Façonné par un mélange de rock américain et rap français, Sirap s’est bâti un univers qui lui ressemble. Son écriture reflète les codes de sa génération, son affection pour les jeux vidéo mais aussi des touches d’influences puisées dans la culture populaire des années 2000.
« Sirap revient aujourd’hui avec une direction artistique complètement nouvelle, toujours trap/rock mais qui pousse encore plus loin le côté cathartique. J’ai hâte de voir ce qu’il va envoyer ensuite, car très peu d’artistes sont capables d’incarner avec justesse ce style en France. »
Avec toujours autant d’énergie, Sirap vient de sortir un nouveau single, ‘Douleur‘, qui révèle un côté plus sombre, introspectif et humain.
Auguri Labels
Auguri Labels travaille actuellement sur le développement de trois artistes rap : Rousnam, originaire de Toulouse, Maka, qui nous vient de Liège et F430, groupe originaire de la région parisienne.
Influencé par le style de Rohff, Salif et Lacrim, Rousnam raconte son vécu de manière incisive et authentique. En avril 2020, il sort son premier titre studio, ‘Reynerie Kartel’, suivi d’une série de freestyles intitulés ‘Correction’. L’artiste vient de sortir un single, ‘Histoire de Terrain’.
Maka, qui a fait le buzz fin 2020, a depuis multiplié les clips à plus de 100 000 vues. Il vient de sortir un EP, Sortez les Couverts Vol.1, au rap cru et mélodieux.
F430 a sorti Guapo World à l’été dernier. Influencés depuis les débuts par PNL, le groupe propose un troisième album “à la frontière entre rap vaporeux et chant”, comme le souligne Mouv’.
La SuperWak Clique
Makala vient de sortir son deuxième album studio, Chaos Kiss, chez Colors Records. « C’est une super belle figure du rap français aujourd’hui. C’est un artiste hyper important, même s’il n’a pas encore un succès commercial à la hauteur de la qualité artistique du projet. »
Di-Meh, accompagné par Grand Musique Management, vient de sortir deux morceaux inédits après la ré-édition de son album Mektoub. Influencé par le rap old school comme les Sages Poètes ou Busta Flex, il prépare un album 100% boom-bap.
Slimka, lui aussi originaire de Suisse, a sorti son premier album Tunnel Vision, d’une grande inventivité unanimement salué comme une réussite artistique avec notamment les participations de Laylow, Jok’air, Captaine Roshi, Makala, Varnish, Di-meh et Benjay. Le rappeur vient de sortir un single avec Di-Meh, ‘Uber X Black’.
Un catalogue éclectique
IDOL est également présent au MENA avec Jackpot, l’album commun de Stormy et Tagné et une collaboration qui se poursuit avec KORD sur notamment les artistes Shahyn et Molotof.
« Je travaille avec des artistes très différents musicalement : entre la musique de Sasso & L’Allemand et celle de Spider ZED ou de Primero, ça n’a rien à voir. C’est d’ailleurs ce qui fait la beauté du rap d’aujourd’hui, c’est sa diversité ! Le point commun des artistes du roster IDOL c’est qu’ils ont tous une direction artistique singulière et assumée et c’est un vrai plaisir de les accompagner pour optimiser leur visibilité. »
« Il y a cette vision chez IDOL de sélectionner les projets pour pouvoir les travailler sereinement. Nous ne voulons pas prendre le risque qu’un artiste se sente délaissé. Nous travaillons avec des artistes auxquels on croit, pour pouvoir les accompagner jusqu’au bout. Notre indépendance nous permet d’être plus réactifs, et donc en phase avec leurs méthodes de travail. »