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22.11.23

IDOL US : Thomas Sharp Maxwell, à la poursuite du stream américain

En 2016, IDOL a décidé de conquérir le continent américain, en commençant par les États-Unis. Pour cette noble tâche, IDOL a embauché Thomas Sharp Maxwell, qui a récemment été promu General Manager North America.

Rencontre avec Thomas Sharp Maxwell, General Manager North America, qui explique comment, avec son équipe, ils s’assurent de la satisfaction des labels et que leurs sorties reçoivent l’attention qu’elles méritent. Responsable de l’équipe nord-américaine, il s’occupe principalement du développement d’IDOL sur le continent et du recrutement de nouveaux labels.

Tu as été le premier employé nord-américain, qu'est-ce qui t‘a frappé en arrivant chez IDOL ?

Ça va bientôt faire huit ans, et ce qui est intéressant c’est d’avoir pu observer la croissance d’IDOL. Lorsque je suis arrivé en 2016, le bureau parisien que j’ai visité était très petit, avec un peu plus de 20 employés au global. Désormais, nous sommes près de 60, avec des bureaux dans 5 pays.

Néanmoins, j’ai toujours su qu’IDOL avait une ambition internationale. Et au fil des années, le volume de nos sorties a suivi le développement interne. Nous avons réussi à garder un bon équilibre entre l’embauche de nouveaux employés et le nombre de labels à gérer : notre indépendance nous permet de développer nos services en fonction des besoins du marché.

Pourquoi as-tu choisi de représenter IDOL en Amérique du Nord ?

J’avais déjà rencontré IDOL quelques années plus tôt lors d’un Midem à Cannes et la philosophie de l’entreprise m’avait plu. Je connaissais déjà certains des labels partenaires et j’appréciais beaucoup la diversité du catalogue : j’ai toujours pensé que l’une des plus grandes chances dans cette industrie, c’est d’avoir la possibilité de travailler la musique qui nous passionne, et j’ai pu constater que mes goûts personnels correspondaient parfaitement à ceux de l’entreprise.

Ce qui m’a séduit aussi, c’est la taille de l’entreprise à l’époque – j’y ai vu une opportunité de faire partie de l’histoire d’IDOL. Comme il n’y avait pas de présence aux États-Unis, j’avais un rôle à jouer dans la création et le développement d’un bureau, une perspective passionnante ! C’était une entreprise où je pouvais vraiment me développer au niveau international, tant sur le plan personnel que professionnel.

En fin de compte, le bureau nord-américain est réduit, ce qui fait qu’à notre niveau, nous pouvons décider des labels que nous voulons signer. Avant mon arrivée, mon travail n’était pas en relation directe avec les sorties, et le processus de création me manquait : qu’il s’agisse de recevoir les premiers mixes ou de voir un artiste trouver son public à l’international. Et je voyais bien qu’avec IDOL, j’aurais cette possibilité.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Je suis allée à l’université de Belmont pour étudier la gestion des industries créatives à Nashville. J’ai eu la chance de faire des stages chez un incroyable label indépendant, Dual Tone, ainsi qu’au Bluebird Cafe, à Nashville, qui est un haut lieu de rencontre de songwriters.

Après mes études, j’ai décroché mon premier contrat chez Universal, et j’ai rapidement réalisé que la voie des majors ne me correspondait pas. J’ai donc naturellement rejoint une startup de streaming (aujourd’hui disparue) et déménagé à New York.

Tout cela s’est passé à une période de transition étrange pour l’industrie, à la période du téléchargement et du “piratage”, tout le monde était assez anxieux quant à la démarche à adopter. Après avoir connu les aléas du monde des startups, j’ai occupé plusieurs postes de consultant avant d’atterrir chez IDOL, où j’ai eu très envie de m’inscrire dans le projet à long terme.

Quels sont tes atouts pour ce poste ?

Je dirais qu’il faut avoir une bonne oreille, ce qui, je l’espère, fait partie de mes qualités ! En outre, la persévérance est essentielle pour ce poste. Surtout en ce qui concerne le business développement : le dernier label que nous avons signé, Young Art Records, par exemple, j’ai commencé à leur parler il y a six ans ! Nous avons développé une excellente relation, établi un climat de confiance et nous nous sommes retrouvés chaque fois que nous étions dans la même ville. Lorsque le moment est venu, nous avons finalement pu faire affaire ensemble. C’est cette continuité qui aide à construire des partenariats fructueux sur le long terme.

Parfois, ces conversations avec de nouveaux labels peuvent durer, de quelques semaines à plusieurs années. Mais si vous croyez vraiment en ce que le label fait, et avez confiance dans les personnes qui y travaillent, l’attente en vaut vraiment la peine. Nous apprécions vraiment ces relations longue durée parce que nous pouvons participer à l’évolution, depuis les débuts jusqu’à la reconnaissance nationale voire internationale.

On nous dit souvent « non » – du moins c’était le cas il y plusieurs années, mais le ratio a changé ! Savoir accepter la défaite et la transformer en motivation, en énergie pour aller de l’avant et en faire plus, c’est clairement une qualité requise pour ce poste.

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime les possibilités qui s’offrent à notre bureau. Par exemple, un grand nombre de nos partenaires de longue date sont issus de pure prospection, et le fait de voir un email envoyé dans le vide se transformer en amitié, puis en relation d’affaires, est une expérience très gratifiante.

Mais surtout, j’aime la philosophie, qui renvoie à notre ADN sélectif. Cela signifie que nous pouvons choisir notre destin, dans un sens. Au quotidien, cela signifie que nous avons la capacité humaine de développer ces relations et d’être présents pour nos labels et nos artistes, et je me sens en phase avec cette approche.

Tu fais partie d'IDOL depuis plus de sept ans. De quoi es-tu le plus fier ?

Je suis fier de travailler avec des gens aussi talentueux, aussi bien chez IDOL que chez les labels que nous avons recrutés. J’apprends chaque jour de mes collègues, que ce soit sur ce continent ou à l’étranger, et je suis très fier de faire partie d’une équipe aussi dynamique.

En plus, c’est vraiment valorisant de signer un artiste en qui on croit vraiment, de le voir au début générer peu de streams au début, mais finir par connaître un succès international ; c’est assez addictif comme sentiment. Comme Ginger Root, par exemple ! Il est devenu une célébrité en Asie, alors qu’il y a quelques années, il tentait de se faire remarquer dans son propre pays, aux États-Unis. C’est une fierté pour moi, car nous prenons parfois des paris risqués, mais lorsqu’ils sont payants, ça valide notre méthodologie.

Où se trouvent vos bureaux ?

Nos bureaux nord-américains sont situés à Nashville, Brooklyn et Los Angeles. À l’origine, j’ai ouvert le premier bureau américain d’IDOL à New York, mais j’ai déménagé à Nashville il y a quelques années. Ce choix est stratégique : Nashville est littéralement Music City, USA. Les DSP sont tous en ville et le niveau artistique est tout simplement incroyable. La scène indépendante rivalise facilement avec celle de New York ou de Los Angeles et la ville peut se targuer d’avoir un secteur musical très solide, historiquement riche et florissant.

Le climat n’est pas toujours favorable, mais la scène musicale est très dynamique. Il y a des événements tous les soirs, qu’il s’agisse de gros concerts ou de performances plus intimistes… Il y en a pour tous les goûts. Étant donné que nous sommes au confluent du Sud-Est et du Midwest des États-Unis, presque tout le monde passe au cours d’une tournée. Vous pouvez choisir votre propre aventure !

Quelle est la tâche la plus étrange que tu as pu faire au cours de ta carrière ?

C’était dans mon ancien job. Un prospect avait proposé une réunion à Nashville et comme c’était une grosse priorité, j’ai pris l’avion en dernière minute depuis la Floride pour en être. Arrivés dans les bureaux du label, la réceptionniste nous a conduits à la salle de conférence qui se trouvait au sous-sol. Après une heure d’attente dans une pièce sans fenêtre, nous étions prêts à abandonner et à quitter les lieux, mais nos contacts sont finalement arrivés en s’excusant et la réunion a eu lieu.

Lorsque nous avons quitté le bureau, j’ai ouvert Instagram et la première chose que j’ai vue était un post de Taylor Swift : une photo d’elle avec les personnes que nous venions de rencontrer, en train de déguster un gâteau. Il se trouve que c’était son anniversaire ce jour-là et que la star s’était arrêtée au label pour le fêter avec eux. J’ai failli rencontrer Taylor Swift en personne, mais nous n’étions manifestement pas invités.

La playlist de Thomas

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