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02.02.23

IDOL UK : portrait de Roo Currier,
l’homme qui murmure à l’oreille des labels

En 2014, IDOL a commencé son expansion à l’étranger. Roo Currier, General Manager en charge du bureau londonien, nous parle de son parcours et, surtout, de la passion qui l’anime au quotidien, aux côtés des labels.

Rencontre avec Roo Currier, qui nous parle du bureau qu’IDOL a ouvert au Royaume-Uni, il y a bientôt neuf ans. En charge du plus grand bureau hors Paris, le General Manager partage son ambition d’accompagner de plus en plus d’artistes dans leur carrière, tout en continuant à signer des labels culturellement importants.

Quelles sont les tâches qui t’ont été confiées pour développer le bureau britannique ?

Je partage mon temps entre donner des conseils à mon équipe en matière de Label Management et de stratégie, le développement d’IDOL sur mon territoire et le business développement, ce qui signifie signer de nouveaux labels et artistes.

Nous avons une réelle envie de nous développer, sans que cette expansion n’ait d’incidence sur les services apportés aux labels. L’équipe s’agrandit au fur et à mesure que nous signons des labels exceptionnels, afin de maintenir notre qualité de service, c’est un principe fondamental pour IDOL.

Nous représentons certains des meilleurs labels et artistes du pays, mais il y en a d’autres avec lesquels j’aimerais travailler. Nous discutons régulièrement de la musique que nous aimons, des artistes à suivre et si nous pensons qu’ils correspondent à nos attentes, je les contacte. Mais la qualité prime sur la quantité, toujours. En France, IDOL a accompagné plusieurs artistes jusqu’au top des charts, et j’aimerais réussir à faire de même ici. Toute l’équipe est ambitieuse et j’adore ça !

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

Mon travail s’étend sur plusieurs services, ce qui signifie qu’il n’y a pas de journée type pour moi. Et c’est exactement pour cela que j’aime mon travail : j’aime le défi que cela représente.

Découvrir de nouveaux artistes et de nouveaux labels est très intense ! Cela me rappelle l’époque où j’étais disquaire, quand on trouve le morceau qui va à coup sûr fonctionner sur le dancefloor. C’est le même sentiment !

Plus spécifiquement, j’aime parler aux labels et leur proposer des solutions. Le secteur de la musique est délicat et chaque label indépendant a besoin de toute l’aide possible pour réussir. Il est essentiel d’obtenir de bons conseils et de constituer une équipe solide. Finalement, j’aime autant écouter et aider les labels que les signer.

En effet, beaucoup de conversations ne se concluent pas sur une signature, mais j’ai toujours l’impression que le dialogue est sincère. Les labels cherchent à obtenir des informations et je suis évidemment intéressé par ce qu’ils ont à dire : connaître leurs problèmes, et voir comment nous pouvons les aider à les résoudre.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Juste après l’université, j’ai travaillé pour Tru Thoughts, un label à Brighton. Je gérais un réseau mondial de distribution physique et numérique. Par la suite, j’ai évolué vers du Label Management sur des projets clés tels que Quantic, The Hot 8 Brass Band ou Alice Russell. Je gérais toute la sortie depuis l’obtention des masters jusqu’aux plans marketing, en traitant avec les distributeurs du monde entier. Puis j’ai quitté le label, j’ai été DJ et j’ai géré un disquaire appelé Bang. Après une année à l’étranger, j’ai dirigé le département vinyle de Resident, l’un des plus grands disquaires du Royaume-Uni.

J’ai ensuite ouvert mon propre magasin de vinyles à Brighton, mais c’était au moment de la naissance d’iTunes. Difficile de rivaliser avec l’iPod et la révolution que ça représentait. Tru Thoughts m’a proposé de revenir, j’ai donc fermé le magasin et je suis revenu en tant que responsable de la distribution et du marketing. À cette époque, nous étions un label déjà bien établi, avec des accords de distribution au Japon, en Australie, aux États-Unis, partout.

J’ai ensuite travaillé pour une société de Label Services à Londres, Kartel, en tant que Label Manager. Je me suis occupé de World Circuit Records, qui est le plus grand label de musique du monde : ils ont notamment sorti le phénomène Buena Vista Social Club. Je me suis également occupé de Soundway, de Mr Bongo… J’ai travaillé avec des labels vraiment étonnants !

Donc des labels, des disquaires, des sociétés de labels services et enfin un distributeur numérique. Rétrospectivement, on dirait bien que j’avais un plan en tête !

Pourquoi as-tu choisi de représenter IDOL ?

J’ai toujours travaillé avec des labels axés sur l’A&R, c’est-à-dire que les efforts étaient concentrés sur la qualité – sans se soucier de figurer dans les charts. Il s’agissait de sortir une musique qui nous passionnait et j’ai ressenti la même chose avec IDOL. J’avais déjà rencontré quelques membres du groupe à l’époque où IDOL essayait de signer Tru Thoughts, donc je connaissais un peu la mentalité de la boîte.

J’ai aimé sa sélectivité et ses perspectives : IDOL veut trouver les bons labels, ceux qui lui conviennent le mieux, c’est ce qui m’a plu. L’éthique de la société me convenait, et en plus, elle était clairement internationale. J’aime voyager et travailler avec des gens d’horizons différents. IDOL était en pleine croissance, sans pour autant agir en grosse entreprise.

Tu fais partie d'IDOL depuis plus de six ans. De quoi es-tu le plus fier ?

Je suis fier de l’équipe que nous avons au Royaume-Uni, je suis fier de l’équipe que nous avons à l’international et du service que nous offrons. J’adore travailler avec les labels, j’aime quand ils se portent bien, quand on peut voir que les efforts que nous avons fournis ont porté leurs fruits.

Évidemment les résultats sont là grâce au travail que les labels ont accompli, mais aussi parce que nous avons maximisé leurs efforts. Et c’est en quelque sorte ces moments dont je suis le plus fier : lorsqu’un label ou un artiste me dit qu’il se développe ou qu’il abandonne son boulot alimentaire pour se consacrer à la musique à plein temps.

Nous avons eu la chance de vivre quelques-uns de ces moments au fil des ans. DeepMatter se développe de manière fantastique en ce moment. DJ Zinc peut gérer son label tout seul en sachant que nous sommes là pour le soutenir. Local Action a remporté le prix du label de l’année de l’AIM…

Quels sont tes atouts pour ce poste ?

Avant tout, il faut être honnête, se montrer digne de confiance. Mon argumentaire de vente consiste essentiellement à décrire nos méthodes de travail : l’idée est de travailler avec un label à long terme et cette relation doit être fondée sur la confiance.

Pour signer, un label doit croire ce que je lui raconte, or c’est une décision difficile à prendre, car le numérique représente un revenu extrêmement important. Ce choix représente est une grande responsabilité.

Ayant travaillé dans différents secteurs de l’industrie, je pense que l’expérience est également essentielle. J’ai travaillé avec des artistes, j’ai travaillé dans des labels, je sais ce que c’est d’être de ce côté. L’essentiel, c’est de vouloir tenir nos promesses envers nos labels, d’être consciencieux. Nous avons sincèrement à cœur de servir au mieux les intérêts de nos labels.

Où se trouvent vos bureaux à Londres ?

Nous avons un bureau à Kennington Lane, dans le sud de Londres. Nos bureaux ont d’immenses vitres qui donnent sur le London Eye et le Parlement. Il règne une atmosphère très conviviale dans nos bureaux car nous avons la chance de travailler avec des talents extraordinaires. Ça nous motive beaucoup !

Londres est un véritable hub culturel. Ce n’est pas le centre du monde, mais c’est une ville très importante pour le secteur de la musique. Nos labels basés au Royaume-Uni sont répartis dans tout le pays, de Brighton à Manchester et partout ailleurs, nous avons donc tout intérêt à être présents à leurs côtés.

La playlist de Roo

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