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13.12.21

IDOL Insights : meet Bingo Bass

Chaque mois, IDOL interviewe un label de son catalogue. Le label du mois est basé à Londres et spécialisé en Bass music. Interview du fondateur de Bingo Bass, Benjamin Pettit, alias DJ Zinc.

Producteur de renommée internationale, DJ Zinc sort en 1999 « 138 Trek », single qui se classera 27e dans les charts britanniques. En collaboration avec DJ Hype, il a produit les artistes Ganja Kru and True Playaz. Au début des années 2000, DJ Zinc fonde Bingo Beats, un label principalement orienté drum’n’bass et breakbeat. En 2009, afin d’élargir ses horizons, il lance Bingo Bass, un sous-label qui publie de la musique électronique. Au fil des années, DJ Zinc a persévéré pour garder son indépendance. Dans cette interview, Benjamin Pettit explique comment il a réussi à rester une référence au sein de sa scène, et pertinent dans l’industrie musicale. Il ne révèle aucun secret, mais donne un conseil : il faut pouvoir compter sur soi-même… et son distributeur !

Comment Bingo Bass a-t-il été créé et comment le label a-t-il évolué ?

J’ai lancé Bingo Beats en 2001, en mettant l’accent sur les vinyles. A cette époque, je produisais déjà de la musique depuis 9 ans, que je sortais sur différents labels, donc c’était le premier label que je possédais personnellement. Nous avons sorti principalement du breakbeat/garage et de la drum’n’bass jusqu’à environ 2009, puis nous avons commencé à sortir de la house. Maintenant, nous publions aussi tout ce qui pourrait correspondre à ces styles. Depuis 2007-08, nous nous concentrons sur les ventes numériques – nous ne produisons plus de vinyles.

Quels sont les avantages à rester indépendant ? Et quelles sont les difficultés rencontrées ?

Dans les avantages, il y a la possibilité de faire des choix librement (pas de comptable qui questionne les coûts, pas de responsables A&R en désaccord sur les titres à sortir) et la capacité d’être agile. Par exemple, lorsque le Covid est apparu, nous avons pu nous ajuster immédiatement.

Le problème, c’est de devoir faire toutes les choses ennuyeuses nous-mêmes, et de devoir respecter le calendrier, etc. Au final, je fais beaucoup de bêtises, mais on s’en sort toujours.

Quels ont été les points forts et les points faibles de la gestion de votre propre label en tant qu'artiste ?

Les inconvénients sont que je n’ai pas d’équipe autour de moi, comme quelqu’un qui m’aide avec les réseaux sociaux ou autre, mais les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. Je peux décider de ce qui sort et quand, de combien dépenser pour la promotion, ce qui me convient parfaitement. Et quand vous le faites vous-même, vous n’avez pas peur de faire un flop si jamais on vous laisse tomber… Je pense que le fait d’être indépendant donne un sentiment d’assurance.

Quelle est l'importance de la structure de soutien lorsque vous êtes un petit label ?

Mon manager m’aide à gérer le label, ensuite je paie parfois des consultants pour créer des visuels pour les réseaux sociaux… Sinon, le soutien vient d’IDOL : avoir de la musique correctement livrée par IDOL et savoir qu’ils ont de bonnes relations avec les DSP est très important. J’ai sorti de la musique via Distrokid, donc je comprends cette méthode – mais je pense qu’avoir un bon distributeur est certainement la meilleure voie.

Vous êtes resté pertinent tout au long de votre carrière. Quel est votre secret ?

Hmmm, bonne question ! Je me suis demandé pendant des années pourquoi certains groupes ou artistes disparaissent au bout de quelques années, pourquoi les gens écrivent souvent leur meilleure musique dans les 5 premières années de leur carrière, et bien qu’il y ait quelques théories, je n’ai toujours pas trouvé la réponse.

J’ai été motivé par différentes choses au fil du temps, d’abord en cherchant à faire de la musique qui correspondait à la scène dans laquelle j’étais impliqué, puis plus tard en expérimentant différents genres.

Je trouve que c’est un réel défi de faire de la musique, mais ce défi me plaît vraiment. Je regarde encore des tutoriels de production tous les jours et je ne me vois pas perdre l’intérêt pour ces techniques avant un moment !

Je suppose que si je me lasse d’un son ou d’une scène, je trouve un autre style qui me plaît et je poursuis sur cette voie, plutôt que de m’obstiner contre vents et marées !

Pourquoi pensez-vous que l'indépendance est une force ?

L’indépendance est une force car si vous êtes le seul maillon, il ne peut pas y avoir de maillons faibles.
J’ai vu des gens voir leur carrière dérailler parce qu’un A&R avait quitté le label avec lequel ils avaient signé, ou parce que le label avait reporté leur sortie de 18 mois pour éviter des conflits de date avec d’autres groupes du même label, ou encore parce que les labels géraient mal les sorties. C’est un peu effrayant mais très libérateur de savoir que vous ne devez compter que sur vous-même et votre distributeur !

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