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24.01.23

IDOL Insights : meet Local Action

Chaque mois, IDOL met en lumière un label de son catalogue. Le label du mois est Local Action, spécialisé dans la dance music underground. Rencontre avec le fondateur de Local Action, Tom Lea, qui a récemment été récompensé aux AIM Awards.

Tout a commencé en 2010, lorsque Local Action était encore un label interne au disquaire Phonica à Londres. Au fil des ans, Tom Lea, ancien rédacteur en chef de FACT, a fait en sorte que le label devienne une affaire de famille, allant jusqu’à accueillir les artistes sur son propre canapé si nécessaire. Aujourd’hui, le label compte 100 sorties et 26 artistes, signe de fidélité s’il en est.


Pour fêter « une décennie d’influence », comme le dit Resident Advisor, Local Action a sorti une compilation et organisé des fêtes d’anniversaire à Londres, Paris et Barcelone. Lors de ces soirées, le public a pu apprécier le meilleur de la dance music underground avec des DJ sets de Iceboy Violet, aya (anciennement LOFT), Clemency, I. JORDAN… Mais le catalogue est vaste, avec des bangers pop-friendly comme UNIIQU3, Dawn Richard ou DJ Q et des artistes plus expérimentaux comme Lena Raine et 96 Back.

Comment le label Local Action a-t-il évolué depuis sa création ?

Local Action est un label indépendant de Londres qui se concentre – principalement – sur la musique dance très énergique et très émotionnelle. Je le dirige en solo depuis 2010, mais au fil des ans, nous avons développé une famille très soudée d’artistes et de partenaires qui contribuent tous à leur manière. Nous avons également un autre label, 2 B REAL, que Finn dirige depuis Manchester.

Le catalogue de Local Action est très varié et vous avez une solide expérience en matière d'A&R. Que recherchez-vous lorsque vous signez des artistes ?

J’ai appris au fil des années à me concentrer sur l’artiste, sa personnalité et sa vision plutôt que de signer un album en particulier. Si je ne peux pas me projeter et construire une relation à long terme avec une personne et me sentir fier qu’elle représente le label, alors je préfère ne pas m’attarder – et à ce stade, il est vraiment rare que je m’engage à travailler avec quelqu’un sans d’abord apprendre à vraiment le connaître. Ces relations et associations à long terme sont plus importantes que la production d’un disque en soi.

Vous travaillez seul depuis le début. Comment choisissez-vous l’équipe qui vous entoure ?

J’ai besoin de tout contrôler, mais je m’améliore. Plus je vieillis, plus je me rends compte que même si l’on peut tout faire soi-même, il est souvent préférable de ne pas le faire – et je pense que nos campagnes les plus réussies sont celles autour desquelles nous avions construit une équipe harmonieuse, de la radio à la presse en passant par le branding et la création, et où tout le monde vise à accomplir la même chose.

Cela dit, l’industrie de la musique est pleine d’escrocs qui essaient de vous soutirer beaucoup d’argent pour peu d’implication et de travail, et il est également important de savoir quand il n’est pas nécessaire de faire appel à un attaché de presse ou autre. En règle générale, si vous pensez que cette personne quittera la campagne avec plus d’argent en poche que l’artiste, il faut passer son chemin.

Qu’est-ce qui vous différencie aujourd’hui de certains labels similaires ?

Je pense que ce qui nous différencie des autres labels réside dans l’attention et le soin que j’y apporte. J’ai constamment des conversations avec des artistes qui sont surpris par la réflexion que nous apportons à chaque aspect d’une campagne par rapport à d’autres labels avec lesquels ils ont travaillé. Je pense d’ailleurs que c’est la raison pour laquelle tant d’artistes continuent à travailler avec nous et reviennent vers nous, même lorsqu’ils sont sollicités par de plus gros labels. Aucune de nos sorties ne donne l’impression d’être une transaction, et si ça a pu arriver une fois par le passé, sur une campagne un peu bancale, cela m’est resté en travers de la gorge. Encore une fois, ce n’est pas la façon dont j’aime travailler.

Quelle est votre plus grande réussite récente ? Que représente le AIM Award pour vous ?

Notre plus grande réussite est d’avoir réussi à créer un environnement familial qui contextualise, soutient et développe nos artistes – et rien d’autre ne fait le poids en comparaison. Je pourrais mettre fin à ce label demain, mais il a changé la vie des gens, leur carrière et m’a donné l’occasion de rencontrer certains de mes meilleurs amis (et d’autres membres de la famille du label peuvent en dire de même). Aucun autre accomplissement ne s’en approche, même si la récompense aux AIM Awards est une bonne surprise…

La plupart des récompenses de l’industrie de la musique sont des exercices d’auto-congratulation de bas étage et je les évite comme la peste, mais l’AIM représente vraiment quelque chose, donc être reconnu dans cet environnement signifie beaucoup pour moi.

Pourquoi pensez-vous que l'indépendance est une force ?

Si nous nous concentrons sur le côté indépendant, je pense que cela dicte massivement la façon dont nous travaillons avec les artistes et la façon dont nous gérons le label. Ne vous méprenez pas, il y a des labels indépendants qui ont des pratiques commerciales médiocres, donc ce n’est pas aussi simple qu’une lutte binaire qui oppose indépendants et majors. Mais à chaque fois que j’ai travaillé avec une major – qu’il s’agisse de demandes de licence, de remixes, de partenariats potentiels, ou autre – j’en suis sorti avec l’impression d’avoir parlé à un cabinet de recrutement. Ce monde n’est pas pour moi.

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