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08.12.22

Job of the Month #8 :
Head of A&R / Business Development

Nouvel épisode de notre série Job of the Month pour découvrir les multiples facettes de l’industrie de la musique. Ce mois-ci, Tarafa Sahloul raconte son métier de Head of A&R/Business development pour IDOL.

Chaque mois, IDOL présente un métier de l’industrie de la musique. Ou plus qu’un métier, une personne ! Car derrière un même intitulé de poste, on retrouve des différences significatives d’une structure à une autre. Chacun peut définir, selon son parcours professionnel, ses qualités et compétences le périmètre de son poste ! Rencontre avec Tarafa Sahloul, Head of A&R/Business development pour IDOL, qui raconte son quotidien à trouver les prochains artistes et labels du catalogue.

Que fait un Head of A&R / Business Development ?

Je supervise toute l’équipe A&R chez IDOL, qui est répartie dans les différents bureaux. Je suis basé à Paris, avec Gautier qui travaille spécifiquement sur la France, ensuite il y a Marit en Allemagne, Roo en Angleterre, Thibaut à Johannesburg et Mike et Thomas aux Etats-Unis. Nous nous occupons des nouvelles signatures chez IDOL : nous sommes aux premières loges pour signer de nouveaux labels et des artistes qui peuvent correspondre aux critères de sélection d’IDOL. C’est un boulot passionnant et très particulier, à la fois artistique et commercial.

Quelles sont les qualités requises pour ton poste ?

Avant tout, il faut une vraie curiosité artistique, avec un sens assez large des tendances. Une certaine rigueur est également requise car nous avons des discussions suivies avec différents interlocuteurs, qui s’étendent parfois sur plusieurs années. De plus, il y a un volet juridique important car nous sommes impliqués dans les négociations de contrat. Bien que le service juridique nous épaule, c’est hyper important d’avoir une compréhension complète de ces enjeux, avec une forte attention aux détails. Et je dirais qu’avant tout, il faut aimer rencontrer et parler avec les gens, savoir s’adapter à différents types d’interlocuteurs, parce que c’est vraiment ce qui fait notre quotidien.

Comment se déroule une journée type pour toi ?

Il n’y a pas vraiment de journée type car nous sommes en permanence à des étapes différentes de discussions avec chacun des prospects. Dans une journée, on peut se retrouver avec un premier rendez-vous avec un label qu’on trouve cool et en parallèle bosser sur la finalisation d’un contrat avec un autre prospect. Comme nous sommes très sélectifs, IDOL ne va pas courir après des centaines de labels mais une fois le label identifié, nous sommes capable de tenter de les convaincre pendant des années. Il y a une certaine persévérance dans l’approche.

A côté de ça, la journée est rythmée à faire du sourcing, écouter de la musique pour essayer de trouver la nouvelle pépite, et les appels avec les membres de l’équipe à l’étranger pour les aider à avancer sur les différents sujets. Il y a aussi les déplacements en festivals et différents salons, qui permettent de rencontrer des prospects, d’en découvrir des nouveaux et de prendre un peu d’inspiration sur l’industrie musicale en général, sur les nouvelles tendances.

Après la phase de prospection, vient la phase de négociation, avec le soutien du service juridique en interne. Une fois le contrat signé, nous passons la main aux équipes opérationnelles : Label Management, au Digital Content Operations, au DSP Editorial & Partnerships, qui vont assurer le suivi et la collaboration au quotidien avec le label. Mais nous restons très attentifs : comme nous avons discuté avec le label pendant des mois voire des années, pas question de l’abandonner du jour au lendemain !

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime le côté social, car nous jonglons avec une grande variété d’interlocuteurs. Il y a également toutes les interactions avec les autres services d’IDOL, car nous avons besoin de nous nourrir de l’expertise de chacun.

A commencer par le Label Management pour s’inspirer de stratégies qui ont déjà prouvé leur efficacité, afin de proposer des plans aux prospects. Puis le DSP Editorial & Partnerships pour connaître les nouvelles tendances sur les plateformes, les nouvelles fonctionnalités… L’Audience Development nous aide beaucoup pour faire des audits de certains prospects, et notamment de leurs chaînes YouTube.

Le Digital Content Operations va nous aider lors de problématiques de switch de catalogue importants. Il faut souvent s’y prendre vraiment à l’avance, donc on a des échanges avec Amel et son équipe pour anticiper, et pouvoir rassurer les nouveaux labels du catalogue.

Quel a été ton parcours professionnel ?

Il est un peu singulier parce que j’ai commencé en tant qu’artiste. Dans les années 2000, j’avais un groupe de rap, Les Gourmets, qui tournait sur la scène indépendante française. On était très proches des scènes de hip-hop alternatif à l’époque comme La Caution ou TTC. Et assez rapidement, nous avons réalisé que nous avions besoin de nous structurer et de nous organiser pour pouvoir rester indépendants donc nous avons monté un label. Ce label produisait du rap mais également de l’électro et de la chanson… Mon groupe s’est arrêté en 2010, donc de Lyon, je suis monté à Paris.

Je viens donc vraiment du terrain même si en parallèle de ma carrière artistique, j’ai fait des études de droit puis un Master 2 Management de carrière d’artistes à Lyon 2.

Pourquoi as-tu choisi de travailler pour IDOL ?

J’étais admiratif de IDOL avant de postuler. Il se trouve que mon label a été signé chez IDOL, et à l’époque j’étais très intéressé par le digital, le streaming qui était encore balbutiant. Avec IDOL, nous étions force de propositions sur des opérations pour développer notre catalogue. Cette dynamique m’a motivé à rester à l’affût de ce que faisait IDOL. Et puis en 2011, IDOL a diffusé une annonce pour un poste de business development. J’ai postulé et Pascal Bittard m’a donné ma chance.

Peux-tu nous parler d'une caractéristique spécifique de ton rôle : une chose que tu fais mais que les autres Head of Business Development ne font généralement pas ?

Comme IDOL est un distributeur et non un label, nous avons un certain nombre de critères de sélection. A la différence d’autres distributeurs qui sont dans une logique de volume de catalogue ou de parts de marché, nous depuis le début – et pour ma part ça fait 11 ans que je suis chez IDOL, nous avons toujours eu cette approche très sélective.

C’est notre indépendance qui nous permet de rester aussi sélectifs. Avant toute chose, il faut que le projet nous parle artistiquement, à nous et aux équipes. En soi, la qualité artistique reste subjective, donc il faut aussi être capable de jauger la crédibilité d’un label, de son identité… C’est des éléments assez difficiles à évaluer mais qui sont essentiels à appréhender.

Un autre aspect à prendre en compte, c’est le professionnalisme des équipes au sein des labels. D’une part, nous nous devons de préserver les équipes IDOL, mais au-delà, la réussite d’un projet repose beaucoup sur les personnes qui vont travailler sur les sorties. Nous traitons essentiellement avec des labels, mais avec très peu d’artistes en direct. Nous serons d’autant plus sélectifs avec les artistes-entrepreneurs, et attentifs à leur entourage professionnel.

Enfin, les données à étudier, c’est le potentiel en matière de streams par exemple. Sur un label qui démarre, nous allons estimer le potentiel de croissance et de développement et ce que IDOL peut apporter en termes de service, de compétence, de conseils pour l’aider sur cette voie.

La playlist de Tarafa

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