Featured
10.10.23

Job of the Month #13 : Director of Member Operations

Nouvel épisode de notre série Job of the Month pour découvrir les multiples facettes de l’industrie de la musique. Ce mois-ci, Emma Robinson, Director of Member Operations chez Merlin.

Chaque mois, IDOL présente un métier de l’industrie de la musique. Ou plus qu’un métier, une personne ! Car derrière un même intitulé de poste, on retrouve des différences significatives d’une structure à une autre. Chacun peut définir, selon son parcours professionnel, ses qualités et compétences le périmètre de son poste! Rencontre avec Emma Robinson, Director of Member Operations chez Merlin.

Tout d'abord, pouvez-vous expliquer ce que fait Merlin ?

Merlin est le partenaire de licence de droits musicaux numériques. Nous négocions pour nos membres des contrats de premier ordre avec des sociétés comme Apple, Spotify, Facebook, YouTube, Tiktok et une quarantaine d’autres plateformes. Nos membres représentent 15 % du marché de la musique enregistrée, ce qui inclut des labels et des distributeurs indépendants ainsi que des agences de management d’artistes et autres ayant-droits du monde entier. Nous sommes une organisation non lucrative, entièrement financée par nos membres, avec des frais administratifs très faibles de 1,5 %.

Que fait un Director of Members Operations ?

Nous faisons partie d’une équipe plus large appelée Member and Partner Success, avec l’objectif commun d’aider nos membres à obtenir les meilleurs résultats grâce aux accords commerciaux que nous négocions. Au sein de l’équipe Member Operations, nous veillons à ce que les membres s’approprient les accords sans heurts. Au passage, nous améliorons les outils et tous les aspects opérationnels des accords.

En tant que directrice, je travaille avec tous les DSP pour m’assurer qu’ils offrent la meilleure expérience à nos membres, c’est-à-dire dès le moment où ils fournissent leur contenu. J’ai une équipe formidable, vraiment internationale, de la côte est des États-Unis au Japon. Tous s’efforcent de maximiser les opportunités et l’efficacité de la gestion des droits, afin que nous puissions aider les membres à générer des revenus et à mieux gérer leur contenu.

Quel a été ton parcours professionnel ?

J’ai commencé dans le secteur bancaire : j’avais besoin de financer mes études et, si possible, de faire un stage malheureusement non rémunéré – comme c’est souvent le cas – pour démarrer une carrière dans la musique. Ce stage s’est déroulé à Newcastle, au sein d’une société de développement d’artistes. Ensuite, j’ai eu la chance de trouver un emploi chez Name PR, une excellente agence de relations presse dans le domaine de la musique, ce qui m’a donné l’occasion de travailler avec un large panel d’entreprises du paysage musical : des sociétés de billetterie aux éditeurs, en passant par les distributeurs, les festivals et même Merlin.

Dans ce rôle, il me fallait avoir une vision très large de l’industrie tout en étant capable de zoomer sur un sujet et de gérer des conversations avec des cadres supérieurs sur un domaine d’expertise comme sur l’état de l’industrie. C’était un très bon moyen de me faire les dents et de très rapidement développer mon réseau. Même si je me suis rendue compte que ce n’était pas pour moi sur le long terme, je suis heureuse d’avoir eu cette expérience avant de rejoindre Merlin.

Quelles sont les qualités requises pour ton poste ?

Il faut être capable de penser de manière assez stratégique, car nous devons imaginer comment les DSP peuvent faciliter la vie de nos membres et comment maximiser les revenus. C’est pourquoi je travaille en étroite collaboration avec notre équipe d’analystes d’entreprise. En fin de compte, il faut combiner ces qualités commerciales, stratégiques et analytiques avec la capacité de cultiver des relations.

Les relations humaines c’est mon quotidien, car j’ai l’occasion de travailler avec l’ensemble de l’industrie. Lorsque je pars en conférence au quatre coins du monde, j’ai un planning très chargé : j’ai des réunions toute la journée, puis nous sortons dîner et nous socialisons un peu. C’est très prenant, mais ça me plaît beaucoup.

Comment s’organise ton travail au quotidien ?

Je commence toujours ma journée en lisant l’actualité de l’industrie avant d’essayer de traiter tous mes emails. Je travaille avec des membres et des partenaires DSP du monde entier, si bien qu’en une journée, je peux parler à quelqu’un en Corée à la première heure et à Los Angeles en fin de journée. Si l’on ajoute à cela le fait qu’une grande partie de mon équipe est basée aux États-Unis, cela signifie que j’ai beaucoup d’appels dans la seconde partie de la journée. Il s’agit d’être organisé et de terminer tous les projets et les emails avant le déjeuner, et aussi en fin de la journée.

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

J’aime beaucoup l’aspect humain. C’est pourquoi les conférences jouent un rôle important : je suis en contact avec un large éventail de personnes issues de tous les secteurs d’activité, des DSP aux distributeurs comme IDOL et aux interfaces de gestion, comme Labelcamp.

De plus, la culture d’entreprise chez Merlin est très forte, autour de passionnés de musique. Travailler avec des labels aussi fascinants dans tous les genres, c’est très important à mes yeux. Je n’aurais peut-être pas eu l’occasion de découvrir des musiques aussi variées si je ne travaillais pas chez Merlin.

Enfin, je voulais faire des études de droit et certes, nous ne sommes pas un cabinet d’avocats, mais une entité qui délivre des licences. Ce qui fait que j’ai la chance de pouvoir me plonger dans les spécificités des licences musicales, sans avoir à me soucier des sacrifices auxquels je devrais faire face si je devais me lancer dans des études de droit.

Pourquoi as-tu choisi de travailler pour Merlin ?

Je connaissais déjà l’équipe de Merlin grâce à mon travail chez Name PR, et je trouvais tout le monde formidable. Et mes yeux se sont illuminés à l’idée de travailler avec certains labels… C’était un peu comme un rêve devenu réalité ! J’ai adoré l’idée de mélanger les aspects commerciaux, stratégiques et juridiques avec les relations humaines. C’était pour moi une superbe opportunité.


Enfin, c’était important pour moi de pouvoir faire quelque chose d’utile pour l’industrie. Je voulais vraiment m’impliquer.

Quel est ton lien avec IDOL ?

IDOL est membre de Merlin et Pascal Bittard, président d’IDOL, est membre du conseil d’administration, ce qui crée un lien étroit entre les deux entités.

En dehors de cela, j’aime travailler avec IDOL et ce n’est pas seulement à cause du catalogue – j’adore Erased Tapes – mais aussi parce que vous êtes une équipe très inspirée et particulièrement intelligente. J’apprécie vraiment de connaître le point de vue d’IDOL sur divers sujets, ou de recevoir des retours sur comment nous améliorer. En dehors du travail, j’aime beaucoup traîner avec l’équipe d’IDOL, généralement Nicolas Safieh, Amel Boughalem ou Paul Pétel, lors de conférences.

Quelle est la tâche la plus étrange que tu as pu faire au cours de ta carrière ?

Lorsque j’étais adolescent, j’ai effectué un stage dans une maison de disques indépendante très connue. Je n’avais que 16 ans donc je passais la majeure partie de ma journée à écrire des enveloppes, à envoyer des démos et à m’occuper du café. Mais être entouré de ces gens qui faisaient ce que j’ai toujours rêvé de faire était une vraie chance pour moi !

Ils se sont bien occupés de moi. Et un soir, le deuxième été où j’y travaillais, j’ai reçu un appel paniqué d’un collègue qui me disait qu’un groupe du label devait jouer à l’aube pour une grande émission de télévision britannique. La personne qui devait l’accompagner était malade, et est-ce que par hasard je pourrais y aller ? Je m’y suis donc rendue vers 4 heures du matin, et j’ai été accueillie par une dame qui s’est exclamée « chérie, on a déjà dû se rencontrer », avant de m’emmener dans la loge où m’attendait un groupe surpris et amusé. C’était une expérience tout à fait surréaliste. Mais j’ai aussi trouvé que c’était la chose la plus cool qui soit !

La playlist d'Emma

Pour aller plus loin
Lire plus d'articles