
Substack et la musique : comprendre les bases
A la base créé en 2017 comme un outil d’emailing, Substack a ajouté, au fur et à mesure des années, des fonctionnalités sociales et multimédias transformant sa vocation initiale. Devenue une plateforme hybride mêlant blogging, newsletter et espaces d’interaction, la plateforme permet aux créateurs de maximiser l’engagement de leur public tout en monétisant progressivement leurs contenus.
La plateforme s’impose également comme un outil multiforme, couvrant l’ensemble du processus créatif : sa puissance de personnalisation et son rôle dans le référencement naturel, lui permettent de concurrencer les réseaux sociaux traditionnels qui frôlent la saturation. Pour mieux comprendre ce levier innovant et ses multiples atouts, David Percy, Deputy Head of Audience Development chez IDOL, partage ses éclairages sur l’univers et les usages de Substack.
Peux-tu nous présenter Substack en quelques mots ?
C’est un peu comme un réseau social classique. Il y a un feed où tu peux poster des images, des vidéos, du texte… Avec toute la dimension d’interaction, d’engagement, et de repartage, un peu dans l’esprit de Twitter, Instagram ou même TikTok.
La plateforme propose des options de personnalisation de la page : on peut choisir l’apparence, la mise en avant des infos, un peu comme c’était possible de faire à l’époque sur Myspace ou Tumblr. Et surtout, on peut intégrer facilement des players audio ou vidéo, que ce soit depuis les plateformes de streaming ou en natif.
C’est aussi super pratique pour tout rassembler : posts classiques, contenus multimédias, newsletter hyper personnalisée qui part direct dans la boîte mail des fans, interactions via des chats ou des forums… Résultat : c’est vraiment un hub social ultra customisable, pour centraliser la communication, booster les streams, et créer un vrai espace interactif avec la communauté.
Ce qui est intéressant, c’est que la dynamique de Substack repose entièrement sur le partage et l’abonnement. Mais là où Substack va plus loin, c’est sur la partie paywall : avec plusieurs paliers de monétisation, elle offre la possibilité de réserver du contenu exclusif aux fans les plus engagés.
En quoi cette plateforme est une bonne solution direct‑to‑fan ?
C’est justement pour sa capacité à entretenir et renforcer la relation direct-to-fan que Substack prend aujourd’hui de l’ampleur dans les milieux culturels, notamment la musique.
La plateforme offre une manière simplifiée de gérer sa communauté : on peut envoyer à chaque nouvelle publication directement des actus à une fanbase ciblée.
À mon avis, si Substack séduit autant aujourd’hui, c’est parce qu’il est désormais difficile d’entretenir un vrai lien avec son public sur les réseaux sociaux traditionnels. Substack propose un espace direct pour entretenir la relation et renforcer l’engagement des fans.
La notion de contenu “gated” (protégé par un paywall), réservé aux abonnés, renforce chez les fans les plus engagés le sentiment d’appartenir à une communauté privilégiée. De ce point de vue, Substack se rapproche de l’approche de Patreon : on peut créer une vraie connexion, et récompenser la fidélité, ce qui permet de faire grandir la communauté.
Quels avantages Substack présente par rapport à une newsletter ou d’un blog classique ?
Ce que je trouve intéressant, c’est toute la personnalisation proposée, avec un aspect multiformat. On peut écrire des articles profonds, partager des choses très personnelles, ou au contraire poster des contenus plus grand public, pour attirer de nouvelles audiences, un peu comme ce qu’on voit sur un fil Twitter ou Instagram. Et comme sur les autres réseaux, il y a un onglet “explore” qui facilite la découverte.
Ce qui est pratique, c’est que Substack permet d’avoir une vue d’ensemble. Que ce soit les infos pour les superfans, ou des annonces plus larges pour la sortie d’un nouveau titre ou clip, ça permet d’éviter de disperser la communication. Ce large éventail de formats multiplie les façons de se raconter et ouvre réellement les possibilités en matière de storytelling.
Il y a aussi l’aspect organique qui n’est pas négligeable. En gros, plus on publie, plus le nom d’artiste monte en référencement, remonte dans les moteurs de recherche (SEO). C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de sites gardent un blog ou une rubrique actu, ça leur permet d’occuper l’espace sur le web, d’associer des mots-clés à leur marque et, au final, d’enrichir l’écosystème autour du projet dans un secteur concurrentiel.
Au final, ces pages Substack contribuent à créer un environnement solide propice à la découvrabilité.
Avec l’explosion de l’IA, on se doute que, demain, les prompts ressembleront à “Fais-moi découvrir du Moody Sunday Night R&B”, et il faudra avoir mis ces mots dans sa bio ou ses articles pour ressortir dans les meilleures recos ! Après, il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et abuser du SEO. Les moteurs de recherche repèrent les bourrages de mots clés, et ça devient contre productif en termes de référencement. Il faut que ce soit naturel, c’est pour ça que je recommande de parler de soi et de sa musique.
Quelles données Substack offre pour connaitre tes super fans ?
Le CRM de Substack est assez basique, mais il offre une bonne visibilité sur l’audience. Déjà, quand quelqu’un s’abonne à un profil, il fournit pas mal d’infos : l’adresse mail bien évidemment, mais aussi la zone géographique de l’abonné. Ses comportements vont aussi permettre d’établir un taux de conversion pour chaque post (combien d’abonnés sont arrivés via tel article) ou les taux d’ouverture et de clic. Ça suffit pour avoir une idée de qui suit la page, et ces données vont être très utiles pour cibler des campagnes.
On peut aussi télécharger la liste des abonnés (en CSV), avec leurs adresses email, pour envoyer des newsletters via d’autres plateformes de marketing comme Mailchimp, Campaign Monitor, ou même Zapier.
Il faut tout de même garder en tête qu’en Europe, il faut absolument respecter les règles RGPD. Ça veut dire notamment que les abonnés doivent donner leur accord pour que leur adresse e-mail soit utilisée en dehors de Substack.
Quels sont les types de public sur Substack ?
En termes d’âge et de genre, on retrouve un profil assez classique : il n’y a pas d’audience spécifique sur Substack. Par contre, les utilisateurs ont souvent envie de s’engager sur des contenus plus longs, des articles qui prennent plusieurs minutes à lire. En comparaison à TikTok, qui répond surtout à un besoin de satisfaction immédiate, de contenus rapides à consommer.
On peut donc imaginer que Substack attire ceux qui aiment “creuser” des sujets, prendre du temps pour lire ou réfléchir. D’après notre expérience, le pourcentage de gens qui prennent le temps de lire un article en entier, et non de simplement le parcourir, est souvent très élevé, même si ça varie selon les profils. Ce sont donc des publics précieux, dont il faut prendre soin.
Pour quels types d’annonces tu recommandes d'utiliser cette plateforme ?
L’avantage de cette plateforme c’est qu’on peut y mettre tous les types de formats : textes, vidéos, extraits de notes manuscrites, paroles, morceaux de making-of… bref, tout ce qui raconte l’histoire d’un projet ou d’un album.
En l’utilisant de façon partielle, on perd un peu ce côté immersif et donc cette valeur ajoutée. Il vaut mieux l’exploiter au maximum pour donner aux gens l’envie d’accompagner l’artiste dans son monde, comme s’ils étaient dans le studio ou dans sa chambre à ses côtés.
C’est ce côté “tout-en-un” qui fait la force de Substack : on construit un espace complet, qui donne envie au public de s’immerger et de suivre l’évolution du projet au fil du temps.
Conclusion
En résumé, Substack s’impose aujourd’hui comme un outil puissant pour consolider la relation direct-to-fan et offrir une expérience personnalisée à travers des formats variés. La plateforme ouvre la voie à une communication plus intime et segmentée, où la fidélisation et l’engagement prennent toute leur dimension.
Rendez-vous dans le prochain volet de notre interview pour explorer les stratégies gagnantes sur Substack et découvrir comment tirer le meilleur parti de ses fonctionnalités !
Pour aller plus loin
- Maximiser l’engagement grâce aux superfans
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- TikTok et la musique : comprendre les bases (1/2)
- TikTok et la musique : comment réussir sa stratégie (2/2)
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