IDOL Insights : meet Last Night On Earth
Depuis plus de dix ans, le producteur de musique Sasha s’est donné pour mission de soutenir les artistes émergents avec son label. Avec plus de 150 sorties à son actif, Last Night On Earth a réussi à devenir un tremplin pour de nouveaux talents, dont John Monkman, VONDA7 et Qrion, tout en accueillant des figures respectées comme Max Cooper, Maribou State, Ejeca et bien d’autres. Des sorties plus récentes ont défendu la housy-trance de Durante ou le downtempo méchant de Junkie XL, poursuivant les explorations des mondes électroniques mixtes qui vivent dans l’underground clubby. Le label n’a pas hésité à participer à certains des plus grands showcases du monde, ce qui a conduit Last Night on Earth sur les pistes de danse de Fabric, du Watergate de Berlin, d’ADE et du festival mexicain Esto Es Tulum. Standard électronique avec un côté expérimental, Last Night on Earth a évolué à l’image de son fondateur.
Sasha a commencé sa carrière à la fin des années 1980, attiré par la scène acid house de Manchester. Après s’être fait un nom en tant que DJ du tristement célèbre Hacienda Club, Sasha a commencé à produire ses propres morceaux, rappelant ses sets euphoriques qui incorporaient d’obscurs pianos italiens et des acapellas soul. Sasha a ensuite participé à plusieurs tournées internationales et s’est fait connaître du grand public en étant choisi par des artistes comme Madonna, Moby, The Chemical Brothers et Hot Chip pour remixer leurs morceaux.
Depuis, les éloges n’ont pas cessé : élu DJ numéro un au monde en 2000 par DJ Magazine, il a reçu quatre International Dance Music Awards, quatre DJ Mag Awards et une nomination aux Grammy Awards, et a fait la couverture de MixMag avec le titre « Sasha Mania – The First Pinup DJ ?”. Devenu une figure de proue de la scène électronique et des clubs, Sasha a lancé des résidences à Ibiza et à Ushuaïa dans le cadre de son effort permanent de soutien aux artistes émergents. Entre-temps, vous pouvez le trouver en train de se produire dans des festivals majeurs comme Sziget, Glastonbury et Coachella. C’est une carrière qui incarne l’intensité du label, repoussant sans cesse les limites comme si c’était la dernière nuit sur Terre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre label ?
A l’origine de Last Night On Earth, je cherchais un label pour mes propres sorties, mais un élément essentiel de la démarche était de pouvoir signer des artistes en devenir pour les accompagner dans la construction de leur carrière. J’ai toujours voulu que Last Night on Earth soit un vecteur de développement pour aider les artistes à percer.
Nous accordons également une grande attention à l’aspect artistique du label : les pochettes font entièrement partie de notre identité. Cet aspect a connu trois mouvements successifs au cours des dix dernières années, avec trois merveilleux artistes, Susie Wright, Vicky Broddle et Martyn Knight, pour aller de dessins surréalistes à la main vers du photo-collage… Pour moi, le côté artistique est essentiel pour conserver une identité visuelle forte.
Le label fête son 10e anniversaire. Pouvez-vous expliquer ce projet collaboratif qui vient de sortir ?
Tout a commencé au moment de la réflexion autour des dix ans du label. Pour la centième sortie, il y a quelques années, nous avions élaboré un grand projet pour lequel nous avions demandé à certains de mes artistes préférés de remixer des morceaux du label. Mais je n’avais pas vraiment envie de me répéter. J’ai pensé me lancer personnellement dans une sorte de projet de remix, puis j’ai réalisé que j’avais déjà trois ou quatre collaborations en cours, qui n’étaient toujours pas sorties. C’est là que j’ai réalisé que je pouvais finir ces collaborations et trouver de nouveaux artistes avec qui démarrer de nouvelles collaborations. Cette idée m’a passionné !
J’ai commencé à contacter du monde et nous avons reçu de la musique vraiment incroyable de certains producteurs que je connaissais déjà ainsi que de nouveaux producteurs. Puis l’idée est venue de collaborer également avec des artistes digitaux. Du projet intitulé Ten by Ten, nous sommes arrivés à Ten by Ten by Ten avec 21 artistes différents impliqués, dont moi-même. C’est devenu quelque chose d’énorme et de merveilleux. Nous sommes également très enthousiastes sur le lancement de NFTs à l’Amsterdam Dance Event.
Vous êtes en permanence en tournée. Vos concerts influencent-ils votre processus A&R pour le label ?
Je suis toujours à l’affut. On m’envoie régulièrement beaucoup de musique, alors s’il y a un nouvel artiste que j’aime beaucoup, souvent je le contacte pour lui demander s’il serait prêt à faire quelque chose pour le label. Parfois, j’aime vraiment un morceau, et je propose une collaboration. Une partie importante de tout le processus consiste à garder l’œil ouvert, à faire des concerts et à écouter ce qui marche quand on le joue et comment le public réagit. Parfois, nous investissons une scène d’un festival ou nous organisons une soirée Last Night On Earth et j’invite des gens du label à venir jouer avec moi, c’est toujours agréable à organiser.
Qu'est-ce qui vous différencie des autres labels indépendants ?
Je suis toujours attiré par un certain type de mélodie, et de la musique qui possède cet élément mélodique, qu’il soit en fond ou qu’il s’impose, peu importe… J’ai toujours été attiré par ce type de son mélodique et c’est ce que je veux partager avec les gens.
C’est pourquoi j’aime toujours jouer – et signer – de la musique qui touche ma psyché émotionnelle ou qui a une profondeur émotionnelle. C’est ce qui rend chaque sortie de Last Night On Earth si spéciale. Le label soutient à la fois les DJs et les producteurs émergents que j’apprécie, comme des noms établis, mais je voulais aussi un label où je pourrais sortir de la musique plus club que je produis moi-même en studio. Ça apporte beaucoup de flexibilité et de fluidité au sein de Last Night On Earth, ce qui est assez rare je pense.
Quels sont les labels et les artistes qui vous inspirent en ce moment ?
Chaque fois que l’on m’envoie de la musique, j’y puise de l’inspiration. Certains mois sont meilleurs que d’autres, parfois vous ouvrez un dossier avec de la nouvelle musique et c’est plein de bombes que je suis impatient de jouer. Le fait est que je suis assez souvent à la recherche de musique différente… Si j’ai quelques concerts à venir, selon que je joue sur un bateau ou dans un petit club, j’écoute une musique très différente de celle que j’écouterais pour la scène principale d’un festival ou pour une warehouse party par exemple. Je pense qu’il est vraiment important de garder les yeux et les oreilles ouverts. Même si je ne suis pas particulièrement en recherche, il faut rester attentif.
Je trouve beaucoup de nouveaux artistes grâce à Spotify. Je pense que l’algorithme aide vraiment : si vous écoutez un certain type de musique, vous obtenez souvent de bonnes suggestions. Parfois, il est difficile de trouver où acheter ces merveilleux titres que ces artistes sortent sur Spotify. J’utilise donc le moteur de recherche de Spotify et les suggestions, c’est un superbe et puissant moyen de découvrir de nouveaux artistes.
Quels sont vos projets pour les années à venir ?
Maintenant que nous avons atteint les 10 ans, il est temps de décider de la marche à suivre. J’ai l’impression que c’est une étape importante dans l’histoire du label et que nous allons nous orienter davantage vers des projets artistiques, au lieu de sortir des singles tous les mois. Nous allons nous impliquer dans plus de projets comme cette grande collaboration TEN.
L’objectif est de travailler sur deux ou trois de ces grands projets de ce type par an. Nous allons continuer à sortir de la musique, parce que je continue à recevoir de la bonne musique, mais à l’avenir, nous allons moins être structuré comme un label et plus comme une structure de développement de projets passionnants et ambitieux.
Pourquoi pensez-vous que l'indépendance est une force ?
Si vous dirigez un label indépendant, vous avez besoin d’une bonne équipe autour de vous et j’ai des gens merveilleux qui m’aident à trouver de la musique et à sortir les morceaux. Le fait d’être indépendant nous permet de prendre des décisions sur les signatures sans aucune pression. Parfois, nous signons un artiste, et je sais que ce projet ne va pas rapporter beaucoup d’argent au label, mais j’aime cette musique et je veux vraiment la partager. Si nous étions un grand label, nous ne serions pas en mesure de donner une chance à cet artiste.
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