Featured
13.01.25

Job of the month #19 : Label Partner Manager

Nouvel épisode de notre série Job of the Month pour découvrir les multiples facettes de l’industrie de la musique. Ce mois-ci, Alix Greaume, Label Partner Manager chez YouTube.

Chaque mois, IDOL présente un métier de l’industrie de la musique. Ou plus qu’un métier, une personne ! Car derrière un même intitulé de poste, on retrouve des différences significatives d’une structure à une autre. Chacun peut définir, selon son parcours professionnel, ses qualités et compétences le périmètre de son poste! Rencontre avec Alix Gréaume qui nous raconte son quotidien à accompagner les labels et les artistes dans leur stratégie sur YouTube.

Que fait un Label Partner Manager ?

Mon rôle chez YouTube est de représenter la plateforme auprès des acteurs de l’industrie musicale, comme les maisons de disques, les labels, et les distributeurs, qu’ils soient indépendants ou non. En retour, je représente ces partenaires au sein de YouTube et YouTube Music, qui font partie de Google.

Mes missions se divisent en trois grands axes. D’abord, il y a l’aspect support et accompagnement, où mon rôle consiste à aider mes partenaires à développer leurs revenus sur YouTube en boostant l’audience de leurs artistes et le temps que les utilisateurs passent sur leur chaîne. Ensuite, il y a un volet pédagogique où je transmets des bonnes pratiques et des nouveautés, notamment à travers des formations et des masterclasses. Mon objectif est d’aider mes partenaires à tirer pleinement parti de la plateforme. YouTube, étant avant tout une plateforme organique, se distingue par cette singularité. J’accompagne donc labels et artistes dans l’élaboration de stratégies durables et à long terme.

Enfin, je m’occupe de mettre en place des partenariats spécifiques pour soutenir des projets autour de la sortie d’un album ou d’un single. Ces campagnes peuvent prendre différentes formes et être plus ou moins conséquentes.

Quelles sont les qualités requises pour ton poste ?

Pour moi, les principales qualités nécessaires sont l’organisation et la capacité à prioriser. En effet, on gère de nombreux partenaires avec des objectifs parfois très différents, donc il faut savoir organiser son travail et choisir ce qui est le plus important en fonction des besoins de chaque partenaire et de leurs missions. Un bon relationnel est aussi essentiel, car on est en contact permanent avec l’industrie musicale et il est important de créer une relation de confiance.

Il faut aussi savoir communiquer efficacement avec une grande variété d’interlocuteurs, en interne, puisque nous faisons partie de Google, avec des équipes réparties à travers le monde et à différents niveaux d’expérience.

Enfin, il faut aussi avoir une certaine passion pour la musique, car cela rend le travail encore plus intéressant et motivant.

Peux-tu nous raconter ton parcours professionnel ?

Au lycée, je m’investissais déjà dans des projets musicaux, comme l’organisation des talent shows de fin d’année. Pendant mes études dans une école de commerce à Montréal, spécialisée en économie et affaires internationales, j’ai géré la partie musique d’une association culturelle, organisant des événements mêlant arts et musique, ce qui me permettait de rester en lien à ma passion.

J’ai réalisé mon premier stage chez DMLS TV, une boîte qui produisait des programmes musicaux pour la télé. Ensuite, j’ai fait un stage chez TS Prod, une société spécialisée dans la production de spectacles, où j’ai pu découvrir le milieu grâce à mon maître de stage, Hakim Nassou, le manager de Kendji Girac. Ces expériences ont confirmé mon envie de bosser dans la musique. Après, j’ai travaillé dans une entreprise à Montréal, LANDR, une plateforme en ligne offrant des services pour musiciens, comme le mastering audio automatisé et la distribution numérique.

Ensuite, j’ai déménagé en Irlande, où j’ai eu l’opportunité de travailler chez Google. J’ai travaillé pendant plus de trois ans dans les équipes commerciales, où je gérais des relations avec des agences médias comme Publicis et Omnicom, les accompagnant pour investir en média sur YouTube. Enfin, je suis revenue en France pour intégrer les équipes Musique de YouTube.

Comment se déroule une journée type pour toi ?

Mes journées sont hyper variées parce que j’ai plein de rendez-vous, que ce soit en interne ou en externe. On organise de nombreux déjeuners et événements, car pour moi les rencontres en personne restent essentielles pour tisser des liens solides.

Mes journées sont donc rythmées par des rendez-vous avec mes partenaires, avec des échéances qui varient d’un projet à l’autre. Par exemple, récemment, j’ai beaucoup travaillé sur le YouTube Festival qui a eu lieu le 5 novembre dernier. Pour cet événement, j’ai eu pas mal de rendez-vous avec des agences, nos équipes internes et le label avec lequel on a collaboré pour la partie musique.

Je peux passer d’un rendez-vous avec un label pour qu’ils me présentent leurs priorités, à une réunion avec nos équipes produits aux États-Unis, ou encore à une rencontre avec un artiste, ou à une Business Review. Mon esprit doit souvent passer d’un sujet à l’autre, mais en même temps, c’est ce qui rend le métier intéressant.

Je prends aussi le temps d’écouter les projets des labels, découvrir de la musique, et regarder les vidéos produites par les artistes et les labels qu’on accompagne.

Qu'est-ce que tu aimes dans ton travail ?

Ce qui compte le plus pour moi, c’est de travailler dans une industrie qui me passionne. Cela fait une vraie différence de savoir pourquoi on travaille et d’avoir un lien fort avec ce que l’on fait.

J’apprécie aussi énormément la diversité de mes missions. Mon rôle, à la fois local et international, me permet de collaborer avec des partenaires variés et d’interagir avec nos équipes aux États-Unis, en Asie et ailleurs, ce qui rend mon travail particulièrement intéressant.

Un autre aspect qui compte beaucoup, c’est la relation que j’entretiens avec mes partenaires. Ces relations dépassent souvent le cadre strictement professionnel : les moments partagés lors de concerts ou de déjeuners, par exemple, apportent une dimension plus humaine et rendent mon travail encore plus enrichissant.

Enfin, je tiens à souligner la flexibilité de l’entreprise dans laquelle je travaille. Il y a une vraie confiance accordée aux employés, ce qui nous permet d’être très autonomes dans notre gestion des projets. Pour moi, cette indépendance est essentielle et contribue directement à mon épanouissement professionnel.

Quelle est la tâche la plus étrange que tu as pu faire en tant que Label Partner Manager ?

J’ai sélectionné trois expériences marquantes et un peu atypiques que j’ai eu la chance de vivre. La première, c’était de voir Phoenix en studio. Cela s’est passé au Louvre, où ils avaient installé leur studio pour enregistrer leur album Alpha Zulu. C’était un moment vraiment hors du commun.

Une autre expérience mémorable a été une journée passée avec Dabeull dans un château loué pour enregistrer l’album Analog Love. Son équipe et ses musiciens nous ont présenté l’album en jouant certains morceaux en live, et c’était une journée un peu irréelle dans un cadre magnifique.

Plus récemment, j’ai assisté à un concert de La Femme dans les bureaux d’IDOL. J’ai adoré l’atmosphère, qui était très intimiste, comme si on assistait à une performance dans un salon avec des amis. Il y avait une simplicité et une proximité qui rendaient l’expérience vraiment spéciale. Ce sont des moments assez uniques que ce travail peut offrir.

Pourquoi as-tu choisi de travailler pour YouTube ?

Pour moi, YouTube est une plateforme fascinante, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, elle existe depuis presque 20 ans, ce qui est énorme pour une entreprise technologique. Ce qui est impressionnant, c’est sa capacité à se réinventer constamment pour s’adapter aux évolutions des habitudes de consommation, que ce soit celles des utilisateurs, des fans ou des artistes.

C’est une plateforme très polyvalente, qui se positionne à la fois sur la vidéo et l’audio, ce qui offre énormément de possibilités. C’est une plateforme très appréciée des artistes, notamment de ceux qui ne se sentent pas à l’aise sur les réseaux sociaux classiques. Elle leur offre un espace d’expression différent et adapté à leurs besoins.

Ce qui me passionne dans mon travail, c’est de pouvoir accompagner des artistes et des labels à des stades d’évolution très différents. Les enjeux ne sont jamais les mêmes : certains artistes sont en pleine émergence et demandent une stratégie pour se faire connaître, tandis que d’autres, déjà bien établis, ont besoin d’un accompagnement pour consolider leur position ou explorer de nouvelles directions. Cette diversité rend chaque projet unique et stimulant.

En plus, YouTube étant rattaché à Google, nous avons des moyens conséquents tout en restant une petite équipe. Cela nous donne l’opportunité de mener des projets ambitieux tout en gardant une structure agile et humaine.

Quel est ton lien avec IDOL ?

Je travaille avec les équipes IDOL, que ce soit avec Paul Pétel et Rim Bouhmadi de l’équipe DSP Editorial & Partnerships pour toute la partie priorités artistes ou avec Pierre Boucard et son équipe Audience Development pour la partie audience et vidéo. Nous collaborons de manière très étroite, afin d’accompagner au mieux les sorties des artistes et labels distribués sur YouTube.

Au-delà de l’aspect purement professionnel, nous avons aussi développé des relations amicales avec beaucoup d’employés IDOL. Travailler avec vous est un vrai plaisir, et c’est sincère. Et je pense que cette bonne entente mérite d’être soulignée.

La playlist d'Alix

Pour aller plus loin
Les articles YouTube
Lire plus d'articles