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Job of the Month #23: Artist Strategy Manager (Marketing Lead)

par IDOL

Nouvel épisode de notre série Job of the Month pour découvrir les multiples facettes de l’industrie musicale. Ce mois-ci, rencontre avec Olly Brooks, Artist Strategy Manager (Marketing Lead) chez Blackstar.

Chaque mois, IDOL met en lumière un métier de l’industrie de la musique. Ou plus qu’un métier, une personne ! Car derrière un même intitulé de poste, il existe de grandes différences d’une structure à l’autre. Chacun définit le périmètre de son rôle en fonction de son parcours, de ses qualités et de ses compétences. Rencontre avec Olly Brooks, qui nous parle de son quotidien chez Blackstar Agency, où il pilote les campagnes marketing d’artistes et de labels et évolue au cœur d’un secteur en constante effervescence.

Tout d’abord, peux-tu nous présenter Blackstar ?

Blackstar est une agence de marketing musical basée à Londres, avec des équipes également aux États-Unis et au Canada. Nous couvrons un large spectre de services : je fais partie de l’équipe Artist Strategy, où je gère la planification des campagnes, la stratégie de sortie et de marketing. Je travaille aussi sur certaines missions de label management.

Notre pôle Artist Services assure la gestion quotidienne des réseaux sociaux et du développement d’audience. L’équipe média prend en charge les campagnes publicitaires digitales à l’international, tandis que notre équipe de créa soutient tous nos projets en produisant des visuels, du contenu et du design pour les sorties physiques.

Notre force est d’être flexibles, capables de soutenir aussi bien des artistes de renommée mondiale que des talents émergents qui sortent leur tout premier morceau. C’est cette polyvalence qui fait la richesse et la diversité de notre roster. Parmi nos collaborations, on retrouve des artistes comme Shania Twain, Rage Against the Machine ou encore OutKast. De mon côté, je pilote les campagnes du label indépendant Speedy Wunderground, qui a sorti cette année le premier de Heartworms, Glutton For Punishment, et l’album All In The Game de Moreish Idols.On a également eu l’occasion de travailler par le passé avec Charli XCX, Sufjan Stevens ou The War on Drugs.

Concrètement, que fait un Artist Strategy Manager (Marketing Lead) ?

C’est un poste assez prenant, où je prends la main sur toute la stratégie marketing des campagnes que je supervise ou sur lesquelles j’interviens. Cela peut aller de la définition du calendrier de sortie d’un album au choix des éditions physiques, jusqu’à la direction artistique : clips, visuels, contenus pour les réseaux sociaux…

Je conçois aussi le plan marketing global : doit-on investir dans de l’affichage, de la publicité digitale, de la presse, de la télévision ou de la radio ? Et surtout, comment mettre tout ça en œuvre ?

En résumé, je me vois un peu comme un contrôleur aérien : je coordonne toutes les opérations, je veille à ce que le lancement se déroule sans accroc et que nos objectifs soient atteints. Je reste au centre, en lien permanent avec les équipes, pour m’assurer que tout avance dans la bonne direction

Quelles sont les qualités nécessaires pour ton post ?

La gestion du temps est cruciale : savoir prioriser et organiser son travail est indispensable. C’est un poste où l’on passe beaucoup de temps derrière l’ordinateur, mais qui demande aussi énormément de créativité. J’essaie toujours d’apporter des idées nouvelles et de garder une approche stimulante et ludique.
La patience est aussi essentielle : toutes les idées ne peuvent pas toujours être mises en œuvre, et il arrive que les meilleures opportunités soient celles qu’on n’avait pas prévues. Savoir rester adaptable et garder son sang-froid face à des enjeux multiples est primordial.

Enfin, une part importante du rôle consiste aussi à savoir quand et comment avoir les bonnes conversations. Aujourd’hui, les artistes doivent gérer bien plus que leur musique : réseaux sociaux, engagement direct avec leur communauté… Notre mission est de les accompagner au mieux dans cette réalité.

Quel a été ton parcours professionnel ?

J’ai étudié la musique à BIMM Dublin, avec une spécialisation en songwriting. À la base, je voulais devenir auteur-compositeur ou interprète , mais j’ai vite compris que ce n’était pas ma voie. Après mes études, j’ai travaillé quelques années dans la climatisation, la plomberie et l’électricité – une expérience précieuse, car avoir des compétences hors musique est toujours utile.

Puis j’ai repris le chemin de l’industrie musicale avec un Master en Music Business Management à l’Université de Westminster. C’est là que j’ai rencontré Jack Williamson, fondateur de Music and You, une structure dédiée au bien-être mental des professionnels de la musique. Avec lui et d’autres collègues, j’ai participé à la mise en place du concept “LiveLive” sur la tournée de Lewis Capaldi en 2020 : un dispositif d’accompagnement en santé mentale pour l’équipe mais aussi pour les fan qui assistaient aux concerts. Nous avons fait appel à des bénévoles – secouristes en santé mentale, psychologues et psychiatres – pour tenir des salles sécurisées où toute personne pouvait se rendre si besoin.. Un projet innovant et très enrichissant.

Pendant le COVID, alors que tout était à l’arrêt , j’ai continué à travailler à distance avec Jack sur des idées marketing. C’est à ce moment-là qu’une amie m’a présenté Olivia Hobbs, fondatrice de Blackstar. J’ai commencé comme assistant administratif à temps partiel, en remplacement, et quatre ans plus tard je suis toujours là ! J’ai évolué de l’équipe chargée des campagnes marketing à l’équipe chargée de la stratégie des artistes et j’ai pu progresser. J’ai un parcours assez dynamique, mais aussi très amusant !

Comment s’organise ton quotidien ?

Mon rôle est incroyablement varié !Certaines journées sont très opérationnelles, à passer beaucoup de temps sur l’ordinateur plongé dans des détails. D’autres sont remplies d’appels avec des clients ou de nouveaux partenaires potentiels. On passe aussi beaucoup de temps en brainstorming d’équipe pour imaginer de nouveaux concepts. Et le soir, je vais aller à un concert, assister à une réunion, ou retrouver des amis. Cette diversité des tâches est clairement ce qui me plaît le plus dans mon métier.

Qu’est-ce qui te motive dans ce métier ?

Qu’est-ce qui me motive à me lever le matin ? Je dirais que c’est la diversité qu’offre mon travail. J’ai une idée générale de ce que la journée va apporter, mais il y a toujours une surprise ou un nouveau défi, , ce qui rend les choses passionnantes.

Et puis l’industrie musicale, c’est avant tout une histoire de rencontres. C’est un secteur où les relations sont primordiales, et j’adore rencontrer de nouvelles personnes. Il ne s’agit pas seulement de nouer des relations professionnelles, mais aussi d’apprécier une bonne conversation, de découvrir des intérêts communs et de développer des amitiés.

C’est une chance de travailler dans un secteur où tout le monde partage cette passion, où la simple question “tu écoutes quoi en ce moment ?” peut ouvrir une conversation. Parfois, nous sommes pris par le quotidien, mais il est important de nous rappeler à quel point nous avons de la chance de travailler dans ce secteur et pourquoi nous le faisons.

Quel est ton lien avec IDOL ?

Cette année, nous avons travaillé sur la campagne de Warm Up, le nouvel album d’Etienne de Crécy – un super projet ! Ces dernières années, nous avons aussi collaboré avec les équipes d’IDOL sur plusieurs campagnes au Royaume-Uni et à Paris.

Nous avons notamment travaillé avec Roo Currier, le General Manager d’IDOL UK, , Thibaut Mullings qui est basé à Johannesburg, Clément Nicolas, le Label Manager d’Etienne de Crécy, et Constance de Bosredon, Head of International – Marketing & Label Services, qui a supervisé l’ensemble du projet.

Quelle est la mission la plus insolite de ta carrière ?

Il nous arrive souvent de monter des projets assez atypiques. Une fois, pour un événement pop-up de Queens of the Stone Age, nous avons transformé une salle entière en séance de spiritisme pour une listening party. On avait même installé une statue de diable avec des cornes et un sac sur la tête au milieu de la pièce !
Tout était inspiré du thème de l’album, et les fans pouvaient écouter le test pressing avant sa sortie officielle. Une expérience vraiment unique, qui illustre bien la créativité et la diversité de notre métier.

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